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Voyage façon puzzle
8 octobre 2021

Sardaigne côte ouest

5 Octobre

Quelques gouttes de pluie sont venues coller la poussière cette nuit, mais au matin c’est le retour du grand soleil avec une lumière plus belle, lavée des poussières. Le vent a levé la mer et de grosses vagues viennent rouler sur le plage où nous prenons le café ce matin à cala domestica. Le drapeau est rouge mais cela ne concerne personne puisqu’il n’y a personne sur la plage, la saison est terminée. Heureusement pour nous le bar est toujours ouvert et c’est avec une vue de rêve que nous dégustons notre « petit », tout petit café italien qu’on adore. Une seule gorgée mais qui imprime les papilles pour un long moment. 

En reprenant la route sur la Costa verde toujours sur la côte ouest, nous traversons des villages et des installations minières à l’abandon depuis moins de 25 ans pour certaines.

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Ça devait fourmiller de monde dans le coin il y une génération, mais maintenant c’est un peu pathétique. Capo Pecora s’avance dans la mer mais ne mérite pas plus qu’une petite visite. Par contre les dunes de Piscinas que l’on atteint par une route puis une piste poussiéreuse mérite le détour. Là aussi des installations de lavage de minerai sont à l’abandon mais les dunes sont belles, hautes et immaculées. Pour en repartir nous changeons de piste et là ça devient carrément du tout terrain. Quand nous avions acheté le fourgon nous étions tenté par un 4X4 que nous n’avons pas trouvé et pour lequel de toutes façons nous n’avions pas le budget. On n’a pas le 4X4 mais on fait comme si…… on se lance sur des chemins où les ornières, les gués à traverser, les pentes qui paraissent vertigineuses, sont franchis presque aisément par notre courageux fourgon que nous n’épargnons pas. 

Un détour par le village minier abandonné de Montevecchio puis nous faison demi tour pour reprendre la route côtière qui nous amène pour la pause de ce soir presque au Capo Frasca. C’est l’arrêt idéal, à 2 mètres de la cote sauvage le regard vers le large bercés par le vent, nous sommes vraiment bien ce soir. 

 

6 Octobre

Quel est ce bruit ce matin sur le fourgon? Ploc, ploc, ploc. A mieux y regarder de l’eau tombe du ciel! Mais qu’est ce que ça peut bien être? Ah mais oui c’est la pluie. On avait oublié que ça existait! Le ciel est chargé. Un coup d’œil à la météo nous laisse espérer que cela ne durera pas. Et en effet bien que la journée ait été moyenne le beau temps a dominé. 

Nous traversons le Ponte di Marceddi, immense passage au dessus des marais. Mais à Arboréa, qui portait anciennement le nom de Mussolini, le dictateur a fait assécher les marais et construire des routes rectilignes qui se croisent à angle droit. Étrange. 

Nous arrivons ensuite dans la région d’Oristano qui au XIVème siècle se trouva à l’avant garde de la lutte contre la domination aragonaise grâce à une femme de poigne Eléonora d’Arboréa, sorte de Jeanne d’Arc Sarde qui fut également une femme politique avant-gardiste qui promulgua la Carta de Logu, un code de presque 200 lois qui constitue la première charte civique jamais écrite!

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Bravo madame d’avoir pensé à écrire qu’on pouvait faire appel d’une décision qu’on trouvait injuste, qu’on ne pouvait pas déshériter ses enfants sans raison valable, et surtout l’obligation de vérifier scrupuleusement le caractère volontaire ou accidentel d’un crime, mais aussi pour les femmes la communauté de biens acquis dans le mariage et le droit de divorcer ou de refuser un mariage forcé. Certains à l’heure actuelle n’en sont pas encore là! Hélas. 

A Cabras nous essayons d’acheter la spécialité locale, la bottarga, œufs de mulets séchés et paraît-il la meilleure spécialité culinaire de la région. Nous avons un peu de mal à trouver un fabriquant mais on trouve. Mais quand le prix s’affiche…..nous renonçons. Ils confondent sans doute les mulets, poissons ordinaires qui aiment a se prélasser dans les ports parmi les nappes de pétrole, et l’esturgeon (180 euros le kg……).

Il faut être honnête les paysages que nous traversons aujourd’hui, sont…..comment faire simple…..moches, voilà c’est dit. De plus nous arrivons dans une zone qui a subit un gigantesque incendie en juillet dernier, lequel a réduit en cendre plus de 20 000 hectares de terre. Nous roulons pendant des kilomètres et des kilomètres dans un paysage noircit par les flammes où les oliviers centenaires pour certains et même millénaire pour l’un d’entre eux,  sont morts sur le bûcher et les raisins dans les vignes sont confis. Pathétique!

Heureusement pour finir la journée nous arrivons à Bosa. Très belle petite ville toute en couleur à flan de colline dominée par son château et traversée par le fleuve Témo. D’un coté du fleuve les anciennes tanneries de l’autre les belles maisons qui, bien placées par rapport aux vents dominants, n’étaient ainsi  pas dérangées par les odeurs nauséabondes des tanneries. 

Nous avons décidé de nous détacher un peu des conseils du guide du routard qui n’a de commentaires élogieux que pour les églises, les sites archéologiques et autres châteaux en ruines. Préférant la nature nous allons suivre nos aspirations personnelles et nous rentrons dans les terres pour nous stationner dans à San Leonardo, un peu en altitude. Il fait plus frais ce soir. 

 

7 Octobre

Le ciel est chargé encore aujourd’hui mais nous n’aurons pas de pluie. 

Nous allons prendre la route qui traverse l’île pour rejoindre plus tard la côte est.

En attendant sur le chemin nous traversons quelques endroits qui méritent notre attention. Tout d’abord Santu Lussurgiu, petit village construit dans le cratère d’un volcan, éteint heureusement. C’est là qu’a pris naissance le feu qui a ravagé la région en juillet. La faute paraît-il au sirocco, bien aidé à n’en pas douter,  par une action humaine volontaire ou non. Une tradition équestre perdure dans ce village depuis longtemps. En février pendant le carnaval une course a lieu dans les ruelles. Des équipes de 2 cavaliers se tenant par l'épaule s’affrontent à d’autres paires. C’est l’occasion de montrer la valeur de ses chevaux qui pour certains seront repérés là par des acheteurs qui les amèneront ensuite à Sienne pour la grande et dangereuse course à l’intérieur de la cité. Plus loin un lointain cousin d’Obelix a voulu montrer que la Sardaigne pouvait aussi aligner quelques pierres dressées. L’élève est loin de la performance bretonne du maître. Nous nous baladons un moment à la recherche de ces « alignements »,

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plus intéressés par les très beaux chênes lièges que par les quelques pierres que nous finissons par dénicher. Nous voici à Tonara réputé pour ses nougats, BB craque et nous repartons avec un bon échantillon de la production locale.  Nous nous élevons et passons même un col à 1040 mètres, le plus haut de Sardaigne. Le village d’Artizo que nous traversons ensuite offre 2 singularités. Primo du temps de la domination aragonaise il était auto géré par ses habitants. Secondo, il faisait autrefois commerce de neige. Les habitants ramassaient la neige en hiver pour la vendre en été à prix d’or. Elle était emballée dans des caisses entourées de paille et acheminée aux 4 coins e l’île et parfois même en bateau jusqu’en Afrique du Nord via Malte. 

Nous traversons le « poumon de la Sardaigne ». La forêt est dense composée principalement de chênes de toutes sortes,  lièges, verts, pédonculés, rouvres…... Puis en redescendant la végétation laisse peu à peu place à la culture et l’élevage et le jaune redevient la couleur dominante. 

La route est tortueuse mais on bon état et nous voilà ce soir au bord du Lago del Flumendosa, lac de barrage souffrant cruellement du manque d’eau comme ses confrères. 

La 4G n’est pas toujours présente il est parfois difficile d’avoir le réseau suffisant. En Albanie pays en apparence  moins développé, nous n’avions jamais aucune zone blanche…..

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Commentaires
Voyage façon puzzle
  • Non nous n'attendons pas la fin de la pandémie. Oui nous retournons en Italie mais pas que... On aime trop bouger pour rester trop longtemps sans faire de projets de voyage. La vie n'attend pas. Italie, Albanie, Montenegro et Sardaigne voilà le programme
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