Fin Albanie et MONTENEGRO

15 septembre.

C’était très beau! La nature sait faire des choses magnifiques. Une résurgence de rivière qui gargouille dans un bleu turquoise et vert fluo, très  beau vraiment, les appareils photo ont aimé.

Deuxième étape la ville de Gjirokastër. Très sympa, touristique oui, où nous payons le café exactement le double de d’habitude et là pas question de just a smile…. Mais sympa. Ruelles pavées en rose, gris et blanc et en pente toujours. Ça monte ou ça descend mais ce n’est jamais à plat, il faut faire attention ça glisse fort. Nous montons jusqu’à la citadelle pour avoir une vue d’ensemble puis nous flânons dans les ruelles. Cette ville à la double particularité d’avoir vu naître 2 personnages célèbres en Albanie, l’écrivain Ismael Kadaré, connu bien au delà de l’Albanie et le dictateur Enver Hoxha qui fit régner la terreur jusqu’en 1992. Il fait très chaud encore, pour  déjeuner nous quittons la ville pour tenter de trouver un coin tranquille et surtout à l’ombre. Sous un figuier nous trouvons un semblant d’ombre, par contre la récolte de figues elle,  est conséquente. À partir de Tepelenë nous bifurquons à l’est sur une petite route de montagne. La conduite devient sportive, la route est très endommagée, par contre elle est magnifique. Nous suivons la rivière Vjosës pendant des dizaines de kilomètres. Nous longeons maintenant la Grèce et refaisons route nord vers Korçë. Avez-vous remarqué comme le tréma est présent dans la langue albanaise. Pas un mot sans son trèma, tout comme pas une maison sans sa peluche accrochée à la porte pour chasser le mauvais œil, et pas 1 kilomètre sans sa station de lavage pour les voitures. Et toujours une voiture en train de se faire laver! Stations toutes artisanales bien sûr, petit commerce pour mettre du beurre dans les épinard. La vie n’est pas facile pour tout le monde et chaque lek qui tombe dans le porte-monnaie a son importance. Une famille albanaise vit avec en moyenne 100 euros par mois toutes dépenses confondues alors quand on voit le gaz oil quasiment au même prix que chez nous on se dit mais comment font-ils? Ce soir la ville de Korçë est enfin à l’horizon mais nous bifurquons avant de l’atteindre pour trouver un coin magique au bord d’un lac presque à sec. Vue superbe et douche dehors c’est le luxe!

16 septembre

Nous laissons notre petit coin de paradis pour aller voir la ville de Korçë. Ville où il fait bon vivre disent-ils dans le guide. On peut le croire. La ville est agréable. Nous flânons dans la rue piétonne, prenons un café, et continuons à nous balader. Nous arrivons sans le chercher dans le centre historique où, massés autour d’une jolie place plein de café ont  étendu leur terrasse. C’est l’occasion d’un 2ème café, nous sommes si bien. Nous discutons un peu avec le serveur et lui demandons de nous indiquer où nous pouvons acheter du vin de Korçë puisque la région est vinicole.

Suivant ses indications nous allons jusqu’à une cave où l’on goute et achète « un peu de vin » car il n’est pas donné, mais il est bon et il faut bien consommer un peu. Puis nous repartons et arrivons le long du long du lac d’Ohrid qui est partagé avec la Macédoine. Nous y prenons notre repas au bord de l’eau. Nous faisons ensuite une incursion en Macédoine du nord pour trouver une route plus roulante. Passage de la frontière, passeports, carte grise et pass sanitaire. La route est belle c’est vrai, et la différence avec l’Albanie est notable. Plus de végétation, des magasins plus grands et des maisons plus belles. Coté Albanais la déforestation a sévit et il ne reste plus beaucoup de forêts. C’est paraît-il le seul pays du continent européen où la forêt régresse. Il est d’ailleurs interdit de prélever du bois dans les 10 ans à venir. Après une cinquantaine de kilomètre nouveau passage de frontière pour retourner en Albanie. Passeports, carte grise et pass sanitaire. Nous voici de retour. La route est difficile comme hier. En Macédoine les routes jaunes sur la carte sont tout à fait correctes, en Albanie elles sont défoncées. Les kilomètres sont longs et nous nous posons ce soir à Kukës, en pleine ville dans un parking sous les arbres mais qui menace d’être bruyant…..une fête se prépare non loin de là…..

17 Septembre

Bon anniversaire Solène!

Il est des endroits en pleine nature où l’on se dit : Là on va être tranquilles et où la nuit est bruyante. D’autres en pleine ville où on pense qu’on sera dérangés et au final c’est la calme plat. Ce fût le cas cette nuit. Pleine ville, un resto à proximité, un fête pas loin, et….. pas un bruit de toute la nuit! 

Ce matin le ciel est couvert et menaçant. Nous quittons Kukës en direction du Monténégro par la route des écoliers. Nous avons 144 km à faire avant de rejoindre la « civilisation ». La route est très belle. Elle est assez large, le revêtement est correct, des milliers de virages bien sûr, mais quel paysage. Nous sommes sur le toit de l’Albanie la vue est superbe. Au loin, sur les montagnes les plus hautes on a l’impression qu’il a neigé. Nous n’avons pas d’altimètre mais on sent bien qu’on est très haut, puis très bas, la température nous l’indique, et on remonte……et on redescend, toute la matinée. Pour 13h nous arrivons à Shkodër. La grande ville. Nous allons déjeuner dans un restaurant associatif très simple et sympathique. Les fonds collectés pour le repas sont reversés à l’association de soutien aux femmes battues. Celles qui cuisinent sont-elles du lot, on l’ignore mais qu’est-ce qu’elles cuisinent bien! Elles nous préparent une planche avec tout ce qu’il y a au menu et c’est excellent. Soupe de pommes de terre et tomates, moussaka, poivrons et aubergines farcies. Et pour finir 2 sortes de gâteaux maison que même moi je trouve excellents. De tout arrosé d’un verre de kéfir (qui n’est décidément pas notre….tasse de thé) offert par la maison et d’un verre de vin blanc bien frais. 1 300 lek pour nous 2…. 10 euros! Il manque le café que nous allons prendre plus loin en terrasse. Et comme il n’y a pas grand chose à voir dans la ville nous faisons route vers le Monténégro. Le rituel à la frontière Albanaise : passeports, carte grise. Le pass sanitaire on s’en fout. Idem pour l’entrée au Monténégro. Nous y voilà, il fait très chaud encore. Le temps est presque orageux. Nous sommes en périphérie de la capitale Podgorica qui n’est pas attirante du tout. Bidons ville, poubelles à ciel ouvert, circulation et conduite surprenante. Nous cherchons un endroit plus calme pour nous poser et mettre au point notre itinéraire Monténégrin. Nous trouvons notre bonheur auprès d’une rivière dans un champ à l’extérieur de l’agitation de la capitale.

18 Septembre

MONTÉNÉGRO

Nous voici dans un nouveau pays, c’est l’heure de la page culturelle :

3 religions cohabitent au Monténégro : la religion orthodoxe domine avec 70% de la population, suit l’islam avec environ 20% puis le catholicisme avec 5%. Intégré à la grande Yougoslavie avant  son éclatement le Monténégro conserve dans sa population les traces de ce passé fédéral. A l’époque les frontières, moins rigides permettaient aux différentes communautés de vivre ensemble. Depuis son indépendance en 2006 le Monténégro possède sa propre langue le Monténégrin qui est fait le serbo-croate. La graphie se partage entre le cyrillique et le latin.

La crise mondiale et surtout européenne  a pesé dans les choix hasardeux du sytème et entrainé une désindustrialisation forcée et un bradage du territoire et des richesses. Cependant la croissance est à nouveau positive.Le potentiel touristique laisse espérer un regain d’activité malgré un chômage élevé et une dette publique lourde. 

La première impression est celle d’un pays plus riche que l’Albanie sa voisine. Le tourisme est énormément plus présent également, nous avons croisé aujourd’hui nombre de cars de touristes que nous n’avions jamais rencontrés en Albanie.

La journée commence par un orage qui nous accompagne durant le petit déjeuner. Mais comme tout s’organise bien, au moment de partir le ciel est à nouveau clément. Nous repassons par les mêmes zones qu’hier soir, poubelles, bidons ville en abord de la capitale. Vite nous quittons cette zone inhospitalière pour suivre les gorges de la rivière Moraca. Très beaux points de vue sur la rivière. Nous faisons un arrêt au monastère de Moraca, plein de touristes mais qui vaut néanmoins le coup d’œil. La route est belle et longe la rivière. A Kolasin nous faisons le plein d’eau en vue de la douche de ce soir…..et arrivons dans le parc Bjelasica et son lac dont nous faisons le tour après le déjeuner. Il manque beaucoup d’eau en cette fin de saison mais la balade est agréable. Direction maintenant les gorges de la Tara, mais avant nous nous détournons pour aller sur une tout petit monastère dont la « bonne sœur » nous ouvre la porte. Un peu revêche la fille. Nous devons enfiler de quoi nous couvrir le bas des jambes et garder les mains à l’extérieur de nos vêtements. Le site par contre est très joli à défaut de la bonne sœur….

Nous nous installons ce soir sur un grand terrain qui jouxte un terrain de camping. Mais le stationnement est gratuit. Nous prenons néanmoins une bière pour remercier. Oups il semble qu’une fête d’anniversaire se prépare au camping. L’enceinte tourne à plein, peut-être que les boules quies seront nécessaires. Dommage l’emplacement est top et permet de partir demain matin en balade vers la rivière.